Et moi, Éleveur, dans tout ça, vous avez pensé à moi ???

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Plutôt, oui ! Enfin, on essaie. On ne va pas se mentir : si on n’est pas éleveur soi-même, on ne peut qu’imaginer votre quotidien. Même si, en tant qu’entrepreneure et fille d’éleveur, je pense avoir une petite idée de ce à quoi ressemble une journée de travail :

  • Réalisation de la production
  • Choix sur les stratégies d’adaptation
  • Incidence sur la commercialisation
  • Réflexion sur la communication
  • Et bien sûr : le tout bien évalué sous l’angle comptabilité et gestion
  • Et de temps en temps, on rajoute quelques aspects juridiques voire de médiation…

J’ai peut-être oublié des thématiques, mais le constat est là : il faut avoir de multiples compétences et même si on délègue, il faut quand même connaître les basiques du sujet.

Alors qu’on arrête de bassiner les éleveurs avec le bien-être animal !

Vous en êtes bien sûr ???

Le bien-être animal n’est pas un sujet à part, il est transverse, il est partout.

Dans une étude récente réalisée par INNOVAL auprès d’éleveurs de bovins laitiers pour voir comment ils voyaient leur avenir en 2035, voici ce que j’ai retenu des 5 préoccupations majeures des éleveurs. Je me suis amusée à imaginer comment le bien-être animal peut aider à atteindre les objectifs :

Les préoccupations des éleveurs selon l’étude d’INNOVALComment le bien-être animal / l’amélioration des relations Homme-animal peut-il aider à atteindre ces objectifs
Avoir suffisamment de bras pour produire => préoccupations liées à la pénurie de main d’œuvre, au manque d’attractivité des métiers agricoles, à la diminution de l’entraide, à l’augmentation du prix des services.Travailler sur nos interactions avec les animaux améliore la sécurité des travailleurs, qu’ils soient chefs d’exploitation, salariés ou bénévoles. Gain de temps et de pénibilité : moins de maladies donc moins de temps perdu, plus de production, manipulation des animaux plus rapide. Climat de bien-être au travail, de satisfaction générale, élément d’attractivité très fort quand on cherche à recruter ou à fidéliser un salarié.
Sécuriser les revenus malgré l’absence de visibilité du prix du lait => freins aux investissements, aléas climatiques…Augmenter la production sans augmenter les coûts, limiter la survenue de troubles de santé, augmenter la longévité des animaux et donc réduire le nombre d’animaux improductifs sur l’exploitation. Et peut-être pour certaines filières, certains débouchés : augmenter les prix de vente.
Faciliter le quotidien : beaucoup trop de tâches administratives, de plus en plus complexes.Les animaux ne feront pas la comptabilité ou les déclarations PAC. Cependant, en réduisant le temps et le stress qu’engendrent certaines manipulations, on gagne du temps et de l’énergie pour faire autre chose.
Être intégré dans la société, ce n’est pas prioritaire car on a déjà beaucoup de choses en têteMême si ça n’est pas prioritaire, le regard des autres et la reconnaissance du travail sont des éléments importants de la motivation à exercer son métier. Pour les personnes extérieures à l’élevage, les signes visibles de bien-être animal sont facilement utilisés comme critères d’évaluation de ce qu’est un « bon » élevage à leurs yeux. Donc indirectement, des animaux heureux sont le témoin d’un éleveur qui travaille « bien ».
De même pour le bien-être animal, les gaz à effet de serre, l’impact environnemental … Le bien-être animal est important mais ce n’est pas notre préoccupation prioritaireComme on l’a vu plus haut, le bien-être animal fait partie des critères de performance de l’exploitation. Mais aussi de durabilité : des animaux heureux tolèreront beaucoup mieux des contraintes momentanées comme une canicule par exemple.

En résumé, selon INNOVAL, l’enjeu majeur de l’élevage est donc de trouver un rythme de croisière avec un revenu sécurisé et un bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Et pour moi, bien vivre avec son troupeau, créer une relation de confiance réciproque, assurer la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux sont des leviers intéressants aussi bien :

  • pour les éleveuses et les éleveurs, que pour leurs salarié-e-s, les éventuels bénévoles
  • que pour les animaux, que ce soient des ruminants ou des monogastriques.

Pour approfondir le sujet, une Chaire Bien-être Animal a été créée par VetAgro Sup Lyon. Un mooc en ligne est disponible gratuitement, à l’intention des éleveurs de bovins laitiers. Il aborde d’ailleurs la question du bien-être animal sous le concept de « One Welfare », un seul bien-être :

  • Celui des Hommes
  • Celui des animaux
  • Celui de la planète

Si vous préférez les approches en présentiel, je peux vous accompagner en prestation individuelle comme en formation collective. N’hésitez pas à me contacter en allant sur la page CONTACT.

A bientôt !

Article rédigé le 03/08/23 – mis à jour le 31/08/23